Contexte
Définition
Objectifs
Echelles d’application
Contexte
La perte de la biodiversité : un enjeu majeur, une préoccupation mondiale
En 1992, la convention de Rio de Janeiro marque le signal de la prise de conscience du déclin de la biodiversité à un rythme sans précédent dans l’histoire de la Terre. La communauté internationale s’est saisie de cet enjeu mondial et s’est fixée des objectifs de réduction de la perte de la biodiversité à l’horizon 2010, lors de la convention de Johannesbourg (2002).
Selon les études menées par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, 36 % des espèces étudiées sont menacées (dont 70% des plantes, 33% des amphibiens, 20% des mammifères et 12% des oiseaux). Compte tenu du rythme actuel, la moitié des espèces vivantes serait potentiellement menacée d’extinction d’ici à un siècle, près de 2 % des espèces étudiées ont d’ores et déjà irrémédiablement disparu.
La France s’est dotée d’une stratégie nationale pour le développement durable en 2004 et le Grenelle de l’environnement consacre les engagements ambitieux de la France en matière de développement durable.
L’approche sectorielle de protection et de conservation des espèces et des espaces, évolue désormais vers une approche globale , le “réseau écologique européen”.
Définition
Pour vivre, se nourrir ou se reproduire, les espèces végétales et animales ont besoin de se déplacer au fil des journées et/ou des saisons. Une espèce doit également pouvoir maintenir et faire évoluer son patrimoine génétique.
Les espaces naturels sont de plus en plus réduits et morcelés par l’activité humaine : banalisation des espaces ruraux, grignotage des espaces naturels au profit d’un étalement urbain toujours croissant, infrastructures de transport, véritables barrières… Autant d’obstacles pour les déplacements de la faune mais aussi d’une partie de la flore. L’isolement des populations animales ou végétales peut les affaiblir et conduire à des disparitions locales ou totales.
Pour éviter la disparition de milliers d’espèces, il faut relier entre eux les milieux naturels pour former un réseau écologique cohérent : c’est ce réseau qu’on appelle Trame Verte et Bleue (TVB). C’est l’un des engagements du Grenelle de l’environnement que de permettre aux espèces, avec la création de la Trame Verte et Bleue, de retrouver une capacité de voyager.
La Trame verte et bleue est constituée de continuités écologiques terrestres et aquatiques composées de "réservoirs de biodiversité", de "corridors écologiques" et de cours d’eau et canaux, ceux-ci pouvant jouer le rôle de réservoirs de biodiversité et/ou de corridors.
La Trame verte et bleue ne suppose pas automatiquement une continuité territoriale, la circulation des espèces n’impliquant pas nécessairement une continuité physique.
On distingue trois types de corridors écologiques :
les corridors linéaires (haies, chemins et bords de chemins, ripisylves, bandes enherbées le long des cours d’eau,…) ;
les corridors discontinus (ponctuation d’espaces-relais ou d’îlots-refuges, mares, bosquets,…) ;
les corridors paysagers (mosaïque de structures paysagères variées).)
Exemple d’éléments de la Trame verte et bleue : réservoirs de biodiversité et types de corridors terrestres (Source : Cemagref, d’après Bennett 1991)
La Trame Verte et Bleue est identifiée à l’échelle régionale au travers des Schémas Régionaux de Cohérence Ecologique ou infra-régionale au travers de démarches locales de planification.
Objectifs
Des objectifs écologiques...
- Conserver et d’améliorer la qualité des différents milieux naturels et de réduire la fragmentation des habitats
- Garantir la libre circulation des espèces et de permettre le déplacement des espèces
- Accompagner les évolutions du climat
- Assurer la fourniture des services écologiques rendus par la biodiversité
… mais aussi
- Améliorer le cadre de vie
- Améliorer la qualité et la diversité des paysages
- Prendre en compte les activités économiques
- Favoriser un aménagement durable des territoires : orienter l’urbanisation et l’implantation des infrastructures et améliorer leur perméabilité
Echelles d’application
La Trame Verte et Bleue repose sur trois niveaux emboîtés :
Orientations nationales
Orientations validées par décret et déclinées dans les guides élaborés par le COMité OPérationnel Trame Verte et Bleue (COMOP).
Schémas Régionaux de Cohérence Écologique
L’élaboration de ce schéma s’opère de manière conjointe entre l’ Etat et la Région.
Documents de planification
Le SRCE est à décliner dans les documents de planification des collectivités territoriales et des groupements compétents en aménagement de l’espace ou urbanisme.
Chaque niveau doit prendre en compte le niveau supérieur, la prise en, compte étant le moins contraignant des trois niveau de la notion juridique “d’opposabilité”(derrière la compatibilité et la conformité).